L’influence du Brexit sur l’immobilier de prestige à Londres

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Le 24 juin 2016, le Brexit a surpris le tout le monde, y compris les milieux économiques et financiers.

Depuis, l’immobilier de luxe londonien vit des jours sombres. Les prix chutent de 10 à 15% dans la capitale anglaise, considérée comme la ville la plus chère du monde ! Pour rappel, Londres a toujours été la richesse de l’Angleterre. La City ne pèse-t-elle pas 10% du PIB anglais ?

Après une période faste où les prix avaient bondi de 86% en 8 ans, l’immobilier de prestige à Londres est en train de changer de visage. On peut craindre le pire si la livre sterling continue de perdre de la valeur dans les mois à venir. En effet, cela pourrait déboucher sur une correction des tarifs immobiliers londoniens dans le secteur du luxe.

Les spécialistes de l’immobilier de luxe sont sans appel : les prix sont bel et bien en train de chuter. Prenons par exemple le promoteur Berkeley Group, qui a annoncé le 2 décembre dernier une baisse de 20% dans ses réservations de logements en construction, par rapport à 2015 à la même période.

Cette tendance à la baisse est confirmée par une étude réalisée par le groupe immobilier Knight Franck. Cette étude révèle que « de janvier à septembre, le nombre de transactions à des prix au-dessus de 10 millions de livres a chuté de 17,8% ». Doit-on craindre le pire, en sachant que le marché du luxe immobilier s’est quasiment arrêté juste avant et après le référendum ? À cette période, seulement cinq propriétés d’une valeur dépassant les 10 millions de livres ont trouvé acquéreur. Si certains acheteurs étrangers décident de vendre leur propriété immobilière dans les quartiers huppés de Kensington, Notting Hill, Knightsbridge, Bayswater, Chelsea ou Mayfair, cette situation risque d’empirer.

Toutefois, cette alerte est à nuancer : si le Brexit est bien géré, les investisseurs pourraient réduire leur période d’observation et revenir sur le marché londonien grâce à des conditions de nouveau favorables. En effet : quand la livre sterling se déprécie de 11%, le marché de la capitale anglais devient 11% plus attractif pour les étrangers, surtout pour l’Asie ou l’Inde. En revanche, si la sortie de l’Angleterre ne se déroule pas dans les meilleures conditions, les capitaux anglais iront se placer dans l’immobilier de luxe d’autres grandes villes du monde, comme Paris ou New York. Affaire à suivre…