Comment financer l’achat d’un bien à Maurice

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Les Européens et les Français se plaignent souvent de leur sort, mais savent-ils qu’ils bénéficient depuis plusieurs années de possibilités de financements exceptionnelles ?

Imaginez un instant si, à l’île Maurice, nous pouvions emprunter sur des périodes allant jusqu’à trente ans comme en France ou même cinquante ans comme en Espagne, sans apport initial. Si en plus, nous pouvions intégrer dans ce prêt l’ensemble des frais annexes, c’est-à-dire les frais d’hypothèque, de notaire, ainsi que les frais intercalaires dans le cas d’un achat en état de futur d’achèvement (VEFA), Et, si enfin le taux offert par votre banque est d’environ 5,95 % (assurance comprise).

Ceci posé, nous comprenons pourquoi nombre d’Européens demeurent réticents à contracter un emprunt à Maurice, à des taux supérieurs à 7 % et variables de surcroît.

La seule solution si nous voulons attirer les clients vers des banques mauriciennes est de trouver un établissement susceptible de proposer un emprunt en euro à taux fixe qui s’accompagne d’un apport le plus faible possible.

La Banque des Mascareignes propose une solution qui semble intéressante, puisqu’elle offre au client un prêt à taux fixe en euro (environ 5,95 %), avec un adossement de cinquante pourtant (50 %) du montant de l’emprunt par le biais d’un placement dans leur établissement, nanti durant la durée du prêt. La banque prend une hypothèque sur le bien financé.

En respectant ce schéma, la banque accorde un prêt à 100 %. De plus, la possibilité de mettre en place une franchise totale sur 12 mois est envisagée, ce qui permet d’intégrer dans le financement les intérêts intercalaires payables avant la livraison de la villa. Sur des montants qui s’élèvent à plusieurs dizaines de millions de roupies, étalés parfois sur dix-huit mois, cela représente beaucoup d’argent. Si le client envisage un retour sur investissement par le biais d’une location, cette option lui permet de ne rembourser son prêt qu’une fois le bien livré.

Dans ces conditions, le bilan pour les clients est multiple. C’est une « win win situation ». Le client débourse moins d’argent grâce à un taux plus avantageux et la visibilité est totale sur ses échéances de prêts. De plus, sur un plan patrimonial, une fois le prêt remboursé, il est propriétaire de sa villa et récupère la pleine jouissance de son capital placé, y compris les intérêts. De son côté, la banque augmente son chiffre d’affaires, par le fait qu’elle prête 100 % de la somme, et perçoit, de plus, des frais de gestion sur l’argent placé pendant toute la durée du prêt. Enfin, cette solution plus attractive de financement facilite les ventes des promoteurs RES et IRS.

Ceci est surtout intéressant pour ceux qui perçoivent leurs revenus en euro. Pour ceux dont les revenus sont en roupie c’est un véritable pari sur l’évolution du cours de l’euro par rapport à la roupie. Il va sans dire que ces derniers en ayant utilisé un tel financement depuis deux ans, seraient aujourd’hui plus que gagnants. Cependant quel sera l’avenir ?

Espérons que de telles propositions soient prises en exemple, afin que l’émulation de la concurrence profite aux clients et que l’offre des RES et IRS devienne plus attractive.

Source : Ile Maurice, Immobilier et Construction, Septembre/Octobre 2011, page 34

Christophe Aubert-Tisséo

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