Terres : Les prix flambent à Trianon-Ebène

publié le

A proximité de l’hopital Apollo(à gauche), à Ebene, l’icac a fait installer un panneau(en haut à dr)indiquant le site de son nouveau siège. les terrains dans cette région sont très convoités.
trianon-ebene« EN l’espace de trois ans, on est passé de Rs 10 000 la toise à Rs 20 000 à Ebène. » C’est ce qu’affirme Dharamraz Appadoo, land surveyor. La même tendance se dessine dans la région de Highlands, les professionnels du foncier estimant que la toise devrait coûter Rs 12 000 d’ici un an, contre Rs 6 000 en 2007. Et à Trianon, alors que l’arpent de terre valait environ Rs 9 millions, il y a cinq ans, il vaut aujourd’hui environ Rs 13 à 14 millions… « Tout le monde va dans la région d’Ebène et de Highlands »,constate Dharamraz Appadoo, Les raisons de cet engouement sont multiples. D’une part, analyse Bernard Desvaux de Marigny, directeur de l’agence immobilière Sagiterre, « les gens optent pour des endroits qui sont près de tout et aux abords de routes où il n’y a pas trop de circulation, contrairement à la région de Port-Louis. Les régions autour d’Ebène et de Highlands sont de vrais pôles de développement et les terrains deviennent donc plus chers ».

En effet, outre la cybercité, qui est toujours génératrice d’emplois, des centres commerciaux poussent comme des champignons un peu plus loin sur l’autoroute, sans compter de nouvelles universités privées ou encore la promesse d’une nouvelle capitale administrative à Highlands sur plusieurs milliers d’arpents. Ajoutés à cela, les grands morcellements du Sugar Investment Trust et ceux de l’Employee Real Estate Investment Trust (EREIT). Ce dernier réfléchit d’ailleurs à ce qu’il fera de ses 185 arpents de terre dont il dispose dans la région de Highlands, Côte-d’Or et Dagotière. Une grande partie de ces terres seront morcelées, puis mises en vente. « En ce moment, tous les morcellements situés dans ces régions se vendent comme des petits pains », souligne un courtier. « Je prévois d’ailleurs que les prix vont continuer à grimper pendant quelques années encore. Plus il y aura de projets, plus il y aura un engouement pour ces régions. » Ce que confirme Dharamraz Appadoo. « J’ai fait un morcellement récemment à Trianon. Les lots se sont vendus en un rien de temps. » Idem pour Le bout du monde, morcellement situé à côté de la cybercité d’Ebène. Non seulement, les terrains s’y sont arrachés il y a quelques années, mais leurs propriétaires se permettent de revendre à parfois…trois fois le prix.


Résultat des courses : les projets se font de plus en plus rares dans la capitale. « D’ici quelques années, un certain nombre de bâtiments de Port-Louis risquent de devenir des éléphants blancs », fait ressortir Dharamraz Appadoo. Il faut dire qu’avec des prix allant jusqu’à… Rs 100 000 la toise en centre-ville, les investisseurs hésitent avant d’y investir.

Patrick HILBERT
L’Express du Mercredi 31 Mars 2010