LOGEMENT : Le prix des appartements explose

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Les appartements situés sur le littoral et dans d’autres régions prisées se vendent de plus en plus cher, atteignant même les Rs 17 m. Cela s’expliquerait notamment par la cherté des matériaux.

petit-villageRS 17 millions pour un duplex à Pereybère, Rs 5 à 9 mil­lions pour un appartement à Rivière-Noire, Rs 4,5 millions pour un autre à Pointe-D’Esny ... Le prix des appartements explose sur le littoral. Une situation que d’aucuns - comme Kuian Cock de First Option Royalty, qui opère à l’Ouest et dans le Nord, et Iqbal Muthy de Pieter Both Company, dans le Nord - attribuent à la main-d’œuvre chère et d’autres au coût des matériaux. Certains, en revanche, pourtant impliqués dans ce même secteur, ne com­prennent pas le pourquoi de ces prix "exagérés" ...
Dans les villes, les prix exercés sont un peu plus "raisonnables". ils se situent entre Rs 2,5 millions à Rs 3,5 millions. Les apparte­ments les plus chers sont à Quatre-Bornes et Rose-Hill. Les agents immobiliers ont présente­ment les yeux rivés sur Ebène. Une maison meublée s’y loue à Rs 40 000. Après une année 2009 plus ou moins morose, il semble bien que la reprise commence quelque peu. Une source d’une agence immobilière nous a d’ailleurs confié, en l’absence de son directeur, que le prix des appartements dans les villes com­mence effectivement à grimper.

Le directeur d’une agence immobilière se trouvant dans l’Ouest, Kuian Cock, est d’avis que ces prix sont "à la hauteur des prestations offertes, d’une région qui se valorise et d’une garantie sur le produit". Malgré les prix qui grimpent, ajoute-t-il, il y’a quand même une "demande croissante" sur le marché. Et de préciser qu’il met actuellement en vente des appartements à La Preneuse, Tamarin et Calodyne à Rs 5,5 millions.

"Certains promoteurs exagèrent"

Pour Iqbal Muthy, qui vend des appartements de deux chambres au Chemin Vieux Moulin, à Péreybère, "Il y a certes une flambée des prix. Certains promoteurs exagèrent mais pour sur­vivre, nous essayons de prendre une marge de profits restreinte". Comme Kuian Cock, il confirme que la demande est en progression. Il vend, dit-il, des « appartements luxueux » à Rs 2,5 millions et a vendu des bungalows de Rs 3,5 millions en moins de trois mois.

Pour ce qui est du profil de ces clients, Kuian Cock précise que ce n’est pas uniquement " la haute bourgeoisie qui nous achète des maisons. Plusieurs cadres et hauts fonctionnaires sont aussi intéressés par ces appartements". La plus-value de ces logements demeure la région.
"Il ya quinze ans, quand un Mauricien achetait un terrain à Rivière-Noire, on ne voyait pas trop l’intérêt. Aujourd’hui, c’est une des régions les plus prisées. Nous ne faisons pas par exemple, ce genre de projets à Flic-En-Flac, qui est devenue une station balnéaire de masse. Il n’y a pas de demande pour cette région."

Après les régions prisées du littoral, Iqbal Muthy,lui, se tourne désormais vers Ebène. C’est le craze du moment. Et bientôt, c’est la-bas que les projets immobiliers vont pousser. D’ailleurs, je m’apprête à acheter des terrains dans cette région." Outre les jeunes qui vont se marier, les Mauriciens retraités vivant à l’étranger sont aussi intéressés par ces achats. " Ces millions ne leur font pas peur", indique Iqbal Muthy.

En ravanche, Gian Bissoonauth, d’ A&A Marketing adopte, lui, une toute autre tactique. Ses concurrents le comparent volontiers à un trouble-fête sur le marché de l’immobilier et l’accusent de faire de la "concurrence déloyale". Des critiques que le principal intéressé balaie d’un revers de la main. "C’est faux. Nous avons trouvé une formule et ce n’est pas la peine de nous diaboliser." Et de préciser "qu’il nous faut encore combattre la crainte des achteurs qui sont quelque peu réticents à investir. Et cela, à cause de la crise financière qui a freiné les ventes".
Lui a choisi de cibler une clientèle plus modeste, celle de la classe moyenne. Il vend des appartements à Petit village, Goodlands, à Rs 1 million. Il en a vendu d’autres à Rs 2,5 millions à Péreybere. Ce qui contraste avec l’explosion des prix du marché. Ce paradoxe s’explique d’abord, dit-il, par le prixauquel il achète le terrain.

"Je ne comprends pas comment, malgré tout le luxe, on peut vendre des appartements à Rs 7 à 8 millions. C’est exagéré. Moi j’ai payé le terrain peu cher à Petit-Village et je ne vois pas pourquoi je devrais faire payer plus cher mes clients. autre concept qui marche très bien, c’est les appartements que je livre sans carrelage en vue de permettre à la famille d’opter pour une touche spécialisée..."

Après Grand-Gaube et Pereybère, Gian Bissoonauth va maintenant se positionner du côté de Flic-en-Flac et Port-Louis pour des appartements dont le prix devrit se situer dans les Rs 2,5 millions.

Propos de Jane L. O’NEILL
Source : L’express du Vend 15/01/2010