Developpement foncier

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Une ville verte bientôt à Flic-en-Flac

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020, Flic-en-Flac. Sauf incident de parcours, une ville verte sortira de terre à cette échéance. Etalée sur 56,5 hec¬tares, entourée d’une luxu¬riante végétation, on y retrou¬vera pêle-mêle centres de données, hôtels, spa, industrie d’aquaculture, complexe com¬mercial, zone résidentielle. Ces projets tombent sous la cou¬pole de la Land-Based Oceanic Industry (LBOl). Les promo¬teurs, dont la State Investment Corporation (SIC), attendent les permis de développement pour démarrer la première phase du projet. A ce stade, les
promoteurs estiment qu’au minimum 2 000 emplois directs seront créés.
La LBOI concerne l’utilisa¬tion multiple de l’eau de mer pompée à 1 000 mètres de pro¬fondeur. Cette eau, riche en minéraux, sera ainsi utilisée pour alimenter différentes fermes d’aquaculture. De par sa basse température, l’eau agit comme agent de refroidissement.

Rs 5,39 milliards d’investissement
La première phase du projet comprend deux parties. Il s’agit dans un premier temps d’amé¬nager la station de pompage et la station de distribution. La construction de centres de don¬nées (data centres) sur 10000 mètres carrés interviendra dans un deuxième temps. L’eau de mer sera utilisée pour refroidir les serveurs 24/7, réduisant la facture énergétique jusqu’à 90 %. Ce projet, une première dans le secteur des centres de données, a attiré l’attention des leaders mondiaux.
"Cette phase sera complétée vers mi-2011", affirme Henri Thompson, directeur général de la Mauritius Land-Based Oceanic Park. Sa firme, Thomp¬son Chalon & Associés, est le partenaire principal du projet. Elle détient 75 % de cette nou¬velle entité, la différence reve¬nant à la SIC.
La présentation de l’en¬semble du projet a eu lieu vendredi, au siège du Board of Investment. L’investissement pour la phase initiale s’élève à Rs 5,39 milliards. Une importante part de ce budget, soit Rs 4,5 milliards, sera consacré à la construction des centres de données.

"La concrétisation de tous les projets annexes prendra cinq à six ans. Il n’y a pas moins de 200 sites. Nous poursuivons les négociations avec les parties intéressées et multiplions les présentations à l’étranger", résume Henri Thompson. " Nous vantons là les mérites d’un projet à 100% vert", ajoute-t-il.
Les promoteurs veulent met¬tre toutes les chances de leur côté en nouant des partenariats avec les meilleures entreprises dans ce domaine. Ainsi, la firme Makai Ocean Engineering, qui a développé des projets similaires : au Bahreïn, à Honolulu et à La Réunion, a été choisie pour l’exécution du Sea water Air
Conditioning. Rappelons que cette firme, par le biais d’une étude commandée par le Mauritius Research Council, a recommandé, en 2007, le site de Flic-en-Flac.
GDF Suez, une firme française, est pressentie pour exploiterI’eau de mer qui sera utilisée pour refroidir les bâtiments dans la région. GDF Suez, précur¬seur de cette technologie, a mené à bien le refroidissement du musée du Louvre et de l’hô¬tel 5-étoiles Georges V, qui se trouve en bordure de la Seine, à Paris, en France.

Fort contingent sud-africain

L’élément écologique est au coeur du développement de ces 56,5 hectares. D’une part, le site sera entouré d’une fôret, déplacée lors de l’aménagement. Et de l’autre, le réseau routier entre les bâtiments comprendra des passages piétons ou des voies pour des petites voitures électriques. En ce qui concerne les entreprises voulant s’installer dans le long terme, Henri Thompson estime qu’il y aura un fort contingent de l’Afrique du Sud, car la note d’électricité est en croissance de 45 % annuellement. Et le pays tourne à 98 % de sa capacité de production. Les entreprises sud-africaines privilégient ainsi une destination proche, connectée au reste du monde et qui est, de surcroît, verte.

Propos de Kamlesh Bhuckory
Source : L’Express du 15/12/09