Etrangers à Maurice : « Ne pas brader le statut de résident »

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raju-jaddooCela va dans le bon sens. C’est le sentiment prévalant autour de la décision du gouvernement de réviser les conditions attachées à l’octroi de permis de travail et de résidence aux investisseurs, aux professionnels et aux retraités étrangers souhaitant s’installer à Maurice.

« Les conditions existantes sont basées sur des valeurs, et c’est une bonne chose que ces valeurs soient revues à la hausse. Ceux qui veulent utiliser les l oop-holes dans la loi parviennent toujours à le faire. Mais je ne dirais pas qu’il y a eu des abus », souligne Cader Sayed Hossen, président de la Commission pour la démocratisation de l’économie. Ces conditions avaient été décidées en 2006 et, entre-temps, les choses ont évolué. Il y a aussi eu l’évaluation faite par les autorités de ce que vaut le statut de résident à Maurice.

« C’est par rapport à cette question qu’il fallait revoir la situation. C’est ce qui explique les nouvelles réglementations. L’idée n’est pas de rendre plus difficile les possibilités aux étrangers de vivre et de travailler à Maurice, mais plutôt de ne pas brader le statut de résident », fait ressortir Cader Sayed Hossen.

Selon Raju Jaddoo du BOI, cet organisme avait formulé des recommandations concernant le statut des étrangers. Raju Jaddoo, Managing Director du Board of Investment (BOI), déclare que cet organisme avait fait des recommandations au gouvernement sur ces questions et elles ont été avalisées. Il était prévu, dès le départ, qu’il allait y avoir un suivi régulier de ces conditions fixées. Ce qui a été fait.
« Nous avions établi un plafond et, par la suite, nous avons fait un suivi avec la collaboration de la Mauritius Revenue Authority et le service de l’immigration pour savoir de quoi il en est. Nous avons fait un finetuning des dispositions mises en place pour les étrangers qui viennent travailler et résider à Maurice », fait ressortir Raju Jaddoo.

statut-etrangersSelon lui, la plupart des professionnels étrangers concernés touchent déjà bien plus que Rs 30 000 par mois. Le respect des critères est renforcé.
Quant à Kishan Padaruth, Managing Director de la firme de consultants Gibb Mauritius Ltd, il estime qu’on « ne peut pas fermer la porte dans un monde de globalisation, et qu’il faut une ouverture ». D’ailleurs, en raison d’un manque de compétences locales, cette firme de consultants a eu recours à l’importation de professionnels.

« Il est normal et raisonnable qu’on donne un permis de résident automatiquement à un professionnel étranger qui touche Rs 100 000 par mois après avoir travaillé 10 ans à Maurice. Car il aura contribué au développement du pays. Il faut ouvrir la porte aux investisseurs, mais peut-être il faudra penser à établir un quota. Comme cela se fait en Europe ou au Canada pour les étrangers qui veulent venir habiter et travailler à Maurice », ajoute Kishan Padaruth.

De son côté, Véronique Lagesse, Senior Sales Marketing de Seeff Properties, trouve que c’est une bonne chose que la barre ait été placée « plus haut ». Car cela permettra d’avoir un meilleur contrôle sur les étrangers et les investisseurs.
Seeff Properties est responsable, entre autres, du marketing du domaine résidentiel Matala Lifestyle Estate and Spa, construit sous l’Integrated Resorts Scheme, à Rivière-Noire. « Nous aurons alors l’assurance qu’ils viennent pour des investissements à long terme », dit Véronique Lagesse.

Avec cette décision du gouvernement, les investisseurs étrangers, outre un chiffre d’affaires annuel supérieur à Rs 4 millions (contre Rs 3 millions jusqu’à présent), devront faire un investissement initial de 100 000 dollars. Les professionnels étrangers devront faire preuve d’un salaire de Rs 75 000 par mois, contre Rs 30 000 actuellement, pour être autorisés à travailler à Maurice. Quant aux étrangers travaillant à leur compte, ils devront, en sus de revenus annuels de Rs 600 000, faire uninvestissement de 35 000 dollars. Les retraités devront faire un transfert initial d’au moins 40 000 dollars au moment de leur installation à Maurice. Cette somme reste inchangée.

Alain Barbé