De Kigali à Port-Louis : les axes économiques en vogue en Afrique

publié le

Kigali, la capitale du Rwanda, est devenue en deux décennies un des porte-drapeaux des « afro-optimistes », ceux qui croient dans le potentiel des pays africains aussi bien en termes de progrès social et de développement économique que de stabilité politique. Le Rwanda a été classé le 3ème pays le moins corrompu d’Afrique, ex-aequo avec Maurice, par Transparency International en 2017.

Un modèle de réussite en Afrique

Comme souligné par un article du Figaro de mai 2017, Kigali, « où l’on vit aussi bien qu’à New York », est devenue un lieu-phare du développement en Afrique – si bien que les ressources humaines des Nations Unies classent la capitale au même niveau que les grandes métropoles en terme de confort de vie. Comparé à des modèles de réussite économique tels que Singapour et la Suisse, le Rwanda, surtout sa capitale, sort largement du lot au sein des pays du continent africain. Le Rwanda jouit, en effet, d’une croissance économique (une moyenne de 7,9 % entre 2000 et 2015) et d’indicateurs sociaux en constante évolution, une vingtaine d’années après la fin du génocide en 1994 (qui avait fait 800 000 morts) grâce, notamment, à une situation politique plus stable, et la réélection de Paul Kagamé en 2017.

Le Rwanda et Maurice : les recettes de la réussite économique

L’État rwandais a largement contribué à ces succès en encourageant les investissements étrangers et en développant l’immobilier urbain (avec la construction d’innombrables immeubles modernes et des hôtels surtout à Kigali). J.Boima Rogers (Consultant en Media and Event Management, Oxford) explique qu’entre 1995 et 2012, le Produit Intérieur Brut (PIB) a doublé, atteignant presque $1,170 en 2012, avec une moyenne de croissance de 8% entre 2001 et 2015. En parallèle, les indicateurs sociaux ont affiché des investissements conséquents du gouvernement dans les domaines de la santé et de l’éducation. Un des axes développés par le Rwanda fut de privilégier le développement des infrastructures matérielle et immatérielle pour renforcer l’intégration économique. Les investissements étrangers ainsi que le tourisme ont été encouragés par le gouvernement. L’investissement Direct Étranger (IDE) en 2015 avoisinait les 25% de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF), 8 à 10 % de plus que les autres pays de l’EAC (East African Community), et 4 % du PIB du Rwanda. L’ONU Habitat a, ainsi, élu la capitale de ce petit pays de 12 millions d’habitants comme étant la « ville la plus propre d’Afrique » en 2016, pour la troisième année consécutive. En 2017, Kigali est, par ailleurs, devenue la « meilleure capitale africaine ».

Dans la même veine économique, Maurice s’est positionnée comme une valeur sûre de l’Afrique au niveau économique, devenant un centre d’affaire prisé et une aubaine pour les investisseurs étrangers. Quelques formules en ont fait la réputation : les impôts sur les revenus ne dépassant pas les 15% pour les entreprises et les traités de non double imposition avec 33 pays comme le Royaume Uni, la France, l’Afrique du sud, l’Inde et la Chine. Selon le dernier rapport de la Banque de Maurice, l’afflux de l’IDE dans l’économie mauricienne, pour la période de janvier à decembre 2016, a augmenté de 41% en comparaison aux années précédentes, représentant 13,6 milliards de roupies (alors qu’il était à 9,7 milliards en 2015). De plus, comme souligné par CNN, Maurice fut élue l’économie la plus compétitive d’Afrique en 2014 grâce à sa stabilité politique, une bonne gouvernance et un système régulatoire flexible.

L’une des clés du succès mauricien, à l’instar du Rwanda, fut de diversifier son économie – glissant d’un appui exclusif sur l’agriculture à un développement des secteurs manufacturier, touristique et financier (comme en banking et business outsourcing). De plus, le dernier rapport complet de la Banque Mondiale souligne le potentiel de Maurice à développer l’économie bleue avec des axes tels que la réhabilitation du lagon, la modernisation de la flotte des bateaux de pêche, l’aquaculture et le développement d’un Seafood Hub. Malgré plusieurs années de décroissance dans le secteur de la construction mauricienne, les investissements ont subi un nouveau flux avec les 39 projets approuvés par la Board of Investment (dont celui de Mont Choisy Le Parc) pour un montant de Rs 30 milliards, qui attireront environ Rs 45 milliards d’investissements étrangers (qui était, l’année 2016, 46 % du montant total).

Les bons indicateurs pour le futur

Maurice et le Rwanda ont beaucoup de points communs de par les décisions qui ont été prises et qui les ont propulsés en haut de l’échelle économique africaine. La Banque Mondiale estime par ailleurs que le Rwanda est le pays d’Afrique le plus attractif et le moins coûteux pour créer une entreprise, couronné comme étant l’une des meilleures destinations du tourisme d’affaire de l’Afrique de l’est. Le pays a été classé 62ème, par la Banque Mondiale, juste après Maurice (32ème), des pays africains sub-sahariens les plus favorables “for doing business” en 2016, devançant le Botswana et l’Afrique du Sud.

LexpressProperty continuera à suivre les chemins économiques prospères de ces deux pays et de leurs capitales, Kigali et Port Louis !